Expatriation : les causes des échecs en 2022 et comment les RH peuvent y remédier


Mai 2023
 

Envoyer ses employés travailler à l’étranger nécessite un investissement conséquent. Selon le cadre de l'expatriation, envoyer un employé en mission à l’étranger peut coûter plus de 300 000 $.  Pour de nombreuses entreprises, cet investissement permet de bénéficier de l’économie internationale et a des retombées positives. 

Dans notre monde post-Covid, envoyer des employés travailler à l'étranger peut se révéler plus compliqué qu’auparavant. Les équipes des ressources humaines et de la mobilité internationale sont confrontées à des restrictions d’entrée différentes dans chaque pays, et aux nouvelles méthodes de travail dans le monde entier.

Nous explorons ici les différentes raisons pour lesquelles une expatriation peut se solder par un échec en 2022, et ce que les équipes RH et mobilité internationale peuvent faire pour encourager les expatriés à terminer leur mission.

Cette expression englobe plusieurs problèmes, tels qu’un retour précoce, de mauvaises performances ou des problèmes d’ajustement, qui ont pour conséquence un retour sur investissement négatif sur un expatrié. Les taux d’échec de l’expatriation varient énormément selon l’industrie ou la destination. Les études menées sur les 40 dernières années indiquent une moyenne d’échec de l’expatriation de 40 %, avec la destination pour cause principale. Les expatriés affectés dans des pays dont l’économie est émergente sont plus à risque d’échec que ceux affectés dans des pays développés.

Une étude menée par Cornell University montre les raisons les plus souvent évoquées lors de l’échec d’une expatriation :

Le choc culturel : la capacité à s’adapter à une culture différente et nouvelle est la clé du succès de l’expatriation. Tout professionnel ne possédant pas cette capacité rencontrera probablement des difficultés dans un nouvel environnement. Un bon début n’est pas toujours synonyme de réussite, car le choc culturel contient de nombreuses phases et la première est souvent qualifiée de période de lune de miel.

La famille : les entreprises ignorent souvent la famille des employés envoyés à l’étranger, alors que celle-ci est essentielle au succès de l’expatriation. Les difficultés d’intégration d’un(e) conjoint(e) ou des enfants dans le nouvel environnement auront probablement des conséquences sur la performance de l’employé et sur sa volonté de terminer sa mission. 

L’impact de la pandémie de Covid-19 sur la vie des expatriés a été sans précédent. Ceux qui étaient déjà à l’étranger ne pouvaient plus quitter leur pays de résidence. Ceux qui étaient sur le point de partir ont été retardé et certains ont suivi des missions d’expatriés virtuelles en attendant. 

Cependant, l’effet de la pandémie sur les expatriés et leur famille n’étaient pas totalement négatif. Des études menées après les périodes de confinement ont montré que certaines familles expatriées ont décrit cette expérience positivement. Pouvoir télétravailler leur a permis de passer plus de temps avec leurs enfants. Parmi les bénéfices cités, ils ont trouvé que lorsqu’ils travaillaient, ils montraient un exemple positif à leurs enfants qui suivaient leurs cours depuis chez eux. Des études doivent être menées pour évaluer l’impact de la Covid sur l’échec de l'expatriation, mais ces résultats montrent que tout n’était pas négatif. 

Les restrictions liées à la pandémie sont levées dans la majorité des pays, mais le monde entier est encore affecté. La plupart des entreprises proposent un mode de travail hybride aux employés. Ce que cela signifie pour les expatriés qui s’engagent sur des missions retardées n’est pas encore clair, mais il est probable qu’ils doivent faire face aux mêmes défis que leurs prédécesseurs. 

 

Si votre entreprise investit sur une expatriation, les équipes RH et mobilité internationale peuvent éviter l’échec de plusieurs façons :

1. Envoyer les bonnes personnes

Un(e) employé(e) peut posséder les compétences nécessaires pour exceller dans son poste dans son pays, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’il ou elle sera la bonne personne pour ce même poste à l’étranger. Vous devez être impliqués dès le début et participer aux entretiens avec les candidats à l’expatriation pour identifier certaines compétences, dont par exemple :

  • la flexibilité culturelle : aimer voyager n’est pas nécessairement synonyme de flexibilité culturelle, notamment si le candidat passe son temps avec des personnes de son propre pays et préfère manger des plats qu’il connait. Recherchez les personnes qui aiment apprendre à connaitre des personnes issues d’autres cultures.
  • les communicants enthousiastes : qui est cette personne du bureau qui lance quelques mots hésitants en espagnol à vos clients ou qui essaie d’apprendre quelques mots de mandarin lorsque les prestataires chinois vous rendent visite ?  Il ou elle est peut-être la bonne personne pour un poste international, car elle saura adapter son mode de communication aux normes locales et tentera d’apprendre la langue.
  • l’esprit cosmopolite : lors des entretiens, essayez de déterminer chez les candidats s’ils comprennent d’autres cultures, si leur cercle social est varié, s’ils étudient d’autres langues, ou s’ils ont déjà dû s’adapter à d’autres cultures pendant leurs études ou leurs voyages.

2. Proposer une formation à l’expatriation

En proposant des formations d’ensemble avant l’expatriation, vous améliorerez les taux de succès en aidant la personne et sa famille à se sentir mieux préparés aux défis qu’ils vont devoir affronter. Pour une mission d’un an ou plus, concevez un programme de formation sur plus d’un mois, et utilisez une approche immersive. Ce programme devra comprendre une formation linguistique intensive, des informations sur le système de santé, un soutien pour les familles, et une formation culturelle pour leur apprendre comment les choses se passent dans leur nouveau pays. Si possible, une visite de leur nouveau lieu de vie est l’idéal.

 

3. Soutenir les expatriés

Le soutien de la part des RH ne prend pas fin lorsque l’expatrié est sur place. Un manque de soutien sur place est un facteur d’échec important. Il est donc essentiel d’avoir un plan d’action pour les soutenir lorsqu’ils arrivent sur place. Les éléments à prendre en compte sont :

 

4. Procurer un soutien sur place : mettez le nouvel arrivant en contact avec un autre expatrié ou un collègue local qui pourra lui donner des conseils sur l’installation dans ce nouveau pays. Obtenir une connexion internet ou trouver un médecin généraliste peut être compliqué et frustrant lorsque l’on ignore la procédure à suivre.

 

5. Tenir les expatriés informés : communiquez les dernières informations concernant le bureau d’origine de vos expatriés. Organisez un appel ou l’envoi d’un e-mail par une personne désignée toutes les deux semaines. L’expatrié est ainsi moins isolé de son bureau d’origine, et sera aussi mieux préparé au retour lorsque la mission prendra fin.

 

6. Menez des enquêtes de satisfaction : demandez aux expatriés de remplir de courts questionnaires de satisfaction à intervalles réguliers. Vous pourrez ainsi identifier les problèmes avant qu’ils ne prennent de l’ampleur. Utilisez leurs réponses pour améliorer la formation à l’expatriation des prochains expatriés.

 

7. Planifiez le rapatriement : les entreprises les plus douées en matière d’expatriation prennent très au sérieux le rapatriement de l’expatrié à la fin de sa mission. Ce n’est malheureusement pas le cas de toutes les entreprises. On demande en général aux expatriés de retour chez eux de reprendre leur poste comme s’ils n’étaient jamais partis, alors que leurs collègues et les objectifs de l’entreprise ont sûrement changé en leur absence.

 

Protéger la santé physique et mentale, ainsi que le bien-être, de vos expatriés à l’étranger est essentiel. Nous proposons de nombreuses solutions collectives, et nous nous tenons à votre disposition pour répondre à vos questions.